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Avant-propos
Le départ
Sur les rapides
du Mékong
L'expédition se poursuit à pied
Montagnes, brousse et rizières
Dernière étape

 

L'expédition se poursuit à pied


 
Cette escale marque pour moi la fin du voyage maritime pour un autre plus pénible, car il faut se rendre à pied de Paklay à Botène, en passant par Houé-Leu et Nakok, rechercher des déserteurs s’étant révoltés au poste de Botène le 24 janvier 1948, assassinant leur Lieutenant français et trois autres militaires européens.
 

Arrivée à un poste

Pendant que le convoi maritime continue son voyage avec les militaires vers Luang Prabang, nous partons à pied avec les coolies et une escorte composée de six chasseurs.

C’est un groupe d’une quinzaine d’hommes qui se met en marche. Première étape, 30 kms. Marche pénible, sur une piste en très mauvais état. La nourriture ne change pas, boule de riz, poisson sec, quelques bananes et des noix de coco que les chasseurs vont cueillir en grimpant aux arbres comme des singes. Ce régime durera quatre jours. Impossible de dormir la nuit, il faut ouvrir l’œil et les moustiques ne laissent aucun répit.

Tout à coup un rugissement au loin, les chasseurs crient : « Sua !» (tigre), et s’empressent d’allumer des feux qu’ils entretiendront jusqu’au lendemain matin. En effet, c’est bien un tigre qui rôde dans les parages.

 
     

Le lendemain, deuxième étape. Petit déjeuner : un quart d’eau fraîche du Mékong. Nous traversons quelques villages dont les habitations sont construites en bambous. Cette région respire la misère, les enfants sont nus et maigres, les femmes presque nues et flétries, les hommes ne sont guère mieux.


Tigre abattu après avoir mangé
5 hommes et 1 femme


Les paillotes sont d’une saleté repoussante

Les paillotes sont d’une saleté repoussante, nombreux sont les habitants malades ou blessés avec des plaies ouvertes et non soignées. Ils nous réclament des médicaments et montrent leurs horribles plaies. Mais à notre grand regret, il nous est impossible de distribuer le contenu de la boîte à pharmacie.

Et pourtant, nous essayons dans ces villages de glaner un peu de ravitaillement, sans toutefois aucun appétit pour le consommer immédiatement.

Changeons d’air, l’appétit reviendra peut-être loin de ce spectacle lamentable.

 
               

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